jeudi 22 septembre 2011

Procès Chirac : la relaxe requise


Au procès des emplois fictifs de la Mairie de Paris, le parquet a blanchi tous les prévenus. 

Peut-on rire en écoutant le réquisitoire prononcé hier au procès de Jacques Chirac et de ses neuf coprévenus ? Non contents de soutenir qu'il n'y avait, à la Mairie de Paris, «pas de système mis en place dans un but frauduleux» - pourquoi pas ? -, les deux représentants du ministère public, Michel Maes et Chantal de Leiris, se sont employés à présenter la gestion des chargés de mission comme un quasi-modèle administratif.
Le premier, chef de la section financière du parquet de Paris, se lève à 13 h 35. M. Maes rappelle que les réquisitions écrites rendues dans le cadre de l'instruction prônaient la relaxe générale. Puis, il propose au tribunal un petit cours de droit au bénéfice implicite de Jacques Chirac: «Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.» Et c'est parti pour deux heures et demie époustouflantes, durant lesquelles les orateurs apparaissent comme les plus acharnés défenseurs de la présomption d'innocence, au grand dam de la défense, catastrophée par la désertion caricaturale de l'accusation qui la fait passer pour la complice de son adversaire naturel. Seuls les deux juges d'instruction qui ont saisi le tribunal en prennent pour leur grade, auteurs de «formules lapidaires» ou d'«affirmations péremptoires».