Sports


Rugby - XV de France

Parra : «Loin de la vérité»

Pour le deuxième match du quinze de France, dimanche face au Canada, Marc Lièvremont a remanié sa charnière. Morgan Parra et François Trinh-Duc nous font part de leurs sensations avant d'affronter les Canucks.
Morgan Parra et François Trinh-Duc, une nouvelle charnière pour les Bleus.(EQ)
Morgan Parra et François Trinh-Duc, une nouvelle charnière pour les Bleus.(EQ)

Comment gèrent-ils la concurrence ?

Morgan Parra : «Je cherche à être le numéro un à mon poste, bien sûr. En Coupe du monde, tu ne peux pas venir en te considérant seulement content d'être là. C'est impossible. J'espère être le numéro un, et Dimitri Yachvili aussi. Sur les deux premiers matches, chacun aura eu sa chance. Mais je ne suis pas là dans l'optique de gagner ma place en faisant des choses qui sortent du commun.»

François Trinh-Duc : «Il y a peut-être moins de concurrence, même si d'autres peuvent jouer en dix. Mais je ne le vois pas comme ça. Certainement que je vais bénéficier de plus de temps de jeu que si on était trois. Mais je m'engage pareil, je prends mes responsabilités de la même manière, qu'il y ait David, ou pas. Je me sens bien et apte à enchaîner les matches. C'est mieux pour avoir des repères.»

Faire face aux critiques

Morgan Parra: «Quand tu disputes une Coupe du monde, tu ne peux pas te permettre de t'endormir. Il faut savoir tourner la page quand on se loupe. On ne peut pas se permettre d'être sur l'euphorie d'avoir bien joué ne serait-ce que 15 minutes. J'ai envie de me faire plaisir.»

François Trinh-Duc : «Je me suis senti fébrile face au Japon, un peu pris par l'émotion. Donc, je n'ai rien à redire par rapport aux critiques du sélectionneur. On est tous des compétiteurs, on a tous envie de mieux faire. C'est match est une revanche d'abord sur moi-même et puis ensuite pour mes coéquipiers. J'ai envie de faire beaucoup mieux.»

Leur analyse du quinze de France

Morgan Parra : «Quand on n'a pas la main sur le ballon, on perd l'initiative. On perd le fil du match. Il faut revenir à des choses beaucoup plus simples. Il y a peut-être un peu trop de stress, d'appréhension. On ne sait pas tuer les matches. C'est bien ce qui est dommage. On est encore loin de la vérité. Nous nous sommes dit certaines choses. Nous avons eu des réunions entre joueurs, également entre le staff et les joueurs.»

François Trinh-Duc : «On a envie de monter en puissance, de progresser individuellement et collectivement, pour aller de l'avant. On a déjà envie de gagner et de trouver nos repères. Si on peut envoyer du jeu, on le fera mais face aux Canadiens, avec leur défense très organisée qui monte très haut, ça va être compliqué d'envoyer du jeu au large. Il faut obtenir plus de certitudes dans notre jeu.»

Vincent PERE-LAHAILLE, à Takapuna (Twitterphotos)
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Basket - Euro

Les Bleus face à l'histoire

Si l'équipe de France parvient à dompter la Russie en demi-finale (20h00), elle se qualifiera pour sa première finale de l'Euro ainsi que pour des JO qu'elle n'a plus fréquentés depuis l'argent de Sydney en 2000.

Basket - Euro : Les Bleus face à l'histoire
Voilà, c'est fait, les Bleus ont réussi leur Euro. Ils ont fait mieux qu'en 2007 et 2009 en se hissant en demi-finale. Ils sont assurés de disputer au minimum le tournoi pré-olympique. Ils ont gagné des matches où ils jouaient (très) bien et même d'autres où ils souffrotaient. Ils ne se sont jamais désunis. Stop ! Tout ça ne veut rien dire. Le meilleur est à venir et le pire serait qu'il ne vienne pas. On avait presque oublié cette demi-finale, cette sorte d'entresol entre le quart charnière et la grande finale attendue face à l'Espagne, la seule équipe qui leur semble encore, enfin peut-être, au dessus. Elle n'a été évoquée que lors de l'escamoté dernier match de poule pour dire que les Bleus voulaient éviter la Lituanie à ce niveau. Un peu comme s'ils allaient recevoir un "bye", selon l'expression tennistique, et passer directement en finale et aux JO.
La seule fois où la France a fini dans les deux premiers, c'était en 1949. L'équipe d'André Bufière, Robert Busnel ou encore René Chocat avait perdu un match entre invaincus équivalent à une finale contre... l'Egypte (56-36).
Les rêves de grandeur, la foi chevillée au corps et le jeu qui va avec, ce sont pourtant des choses qui vont très bien aussi à l'équipe russe. Sur certains points, elle a même fait plus fort encore. Le groupe du volubile et volcanique David Blatt est invaincu, même si son parcours a été facilité par un tirage clément. «C'est la seule équipe dans cette position et ils ont justifié ce soir (jeudi) pourquoi», a estimé Vincent Collet après sa victoire en quarts sur la Serbie (77-67). La Russie a mené un peu plus de 36 minutes alors que juste avant, les Bleus avaient couru derrière le score pendant 32 minutes face aux Grecs (64-56). Elle est la défense n°1 (64 points/match) et en attaque, ses joueurs développent un jeu collectif speedé et inspiré. Enfin elle a déjà l'expérience d'un titre européen en 2007 dans une configuration relativement similaire avec le même coach et six joueurs communs dont trois majeurs, l'électron libre Kirilenko, le "Pippen" Khryapa et le capitaine Monya.
Cette Russie est donc très forte et donner un pronostic qui soit autre chose que du 50-50 serait pécher par gourmandise, surtout que l'équipe de France s'y connait particulièrement en demi-finales d'Euro perdues (1991, 1999, 2003, 2005). Mais après avoir visité la cave grecque, les Bleus espèrent que le retour au grand air va leur donner des ailes. «On a des arguments à exploiter, estime Vincent Collet. Par contre je pense qu'il faudra qu'on soit plus rigoureux qu'on l'a été aujourd'hui (jeudi). On avait préparé pour le quart des choses qu'on n'a pas bien réalisées. On a gagné avec un gros coeur et beaucoup de courage. Demain il faudra les deux, et surtout qu'on soit précis. Il y a des petits points qu'on pourra utiliser sur leur défense. Les Serbes ont été mieux en l'étirant. En attaque, c'est une équipe qui joue beaucoup sur le tir. Ils sont gênants par leur taille, leur envergure, très athlétiques, mais la différence par rapport à nous est qu'ils essayent beaucoup de mettre leurs tireurs en position. C'est pour ça qu'ils ont eu parfois des coups de moins bien.»
Xavier COLOMBANI à Kaunas [twitterphotosvidéos]